
60 familles romandes accueillent aujourd’hui un réfugié. «L’illustré» est allé à leur rencontre.
Ils veulent aider, partager, faire contrepoids à cette haine et à cette défiance de l’étranger qui sévissent aujourd’hui. Rappeler que notre pays fut longtemps une terre d’asile et peut le rester, doit le rester, surtout devant ce drame de la migration qui tétanise l’Europe. C’est ainsi que 38 familles du canton de Fribourg accueillent à ce jour 69 migrants, répondant à l’appel de l’association Osons l’accueil, relayé par l’Etat. Vingt-deux familles vaudoises et genevoises en hébergent 33, à l’instigation de l’OSAR (Organisation suisse d’aide aux réfugiés), qui a lancé un projet pilote couvrant également Berne et l’Argovie. La demande est telle que l’organisation semble aujourd’hui débordée, faisant face à des critiques, notamment de ceux qui voient leur élan de générosité freiné par la lenteur mise à répondre aux dossiers. On parle de 450 familles dans cette situation. Reste que cette démarche de partage suit son cours et témoigne que les Romands savent être généreux. Les six familles rencontrées par L’illustré évoquent un partage, mais aussi un échange culturel et affectif enrichissant. Qui passe aussi par le rire et la cuisine.
On commence avec Luam, une Erythréenne âgée de 21 ans qui a trouvé sa place dans la grande maison colorée des Waeber Bugnon, à Lentigny (FR). «C’est un peu ma troisième fille», sourit Colette, qui a retrouvé avec elle une relation plus instinctive aux choses. Ce soir-là, l’Erythréenne a préparé des njela, des crêpes que l’on mange avec les doigts. A la voir discuter avec Arthur, 19 ans, Julie, 21 ans, et Célestine, 23 ans, difficile de croire que la jeune réfugiée vit ici depuis seulement un mois et demi.
Retrouvez l'intégralité de cet article dans L'illustré n°16, disponible