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La fille cachée de Claude François raconte son histoire

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Sophie Kip, Jeanneau/SIPA
Julie ressemble trait pour trait à son illustre père, Claude François – qui, rappelons-le, alors jeune débutant dans la chanson, s’était fait refaire le nez.
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Elle s’appelle Julie Bocquet, elle est née le 17 mai 1977 à Gand et son père était… Claude François. A la veille des 40 ans de la disparition du chanteur, elle se confie à «L’illustré».

Elle fut longtemps une femme de l’ombre, celle dont on ignorait jusqu’à l’existence même. Et voilà que, vendredi matin dernier, sa naissance officielle a été révélée avec fracas en Belgique, en première page des principaux quotidiens du groupe Sudpresse (précédant une exclusivité de Paris Première qui diffusera son documentaire le 10 février prochain, suivi de la RTS).

Un véritable séisme chez les innombrables fans du fameux chanteur populaire, toujours vénéré avec passion quarante ans après sa mort, car il faut désormais revoir les biographies officielles. En dehors de ses deux fils, Claude François a eu une fille naturelle, née le 15 mai 1977 à Gand, quelques mois avant sa mort – survenue bêtement, on s’en souvient, dans la salle de bain de son appartement parisien, le 11 mars 1978. L’enfant se porte bien, merci. Elle se prénomme Julie. 

De l’ombre à la lumière 

C’est aujourd’hui une jeune femme de 40 ans, maman divorcée de deux ravissantes petites filles, qui vit quelque part «entre les tours de Bruges et Gand», comme le chantait Brel, et exerce la profession de psychothérapeute, après avoir été longtemps criminologue – une autre de ses passions. Deux métiers reliés par le même fil: «J’ai toujours eu l’envie d’être proche des gens, peut-être à cause de ma propre histoire», murmure-t-elle, le regard un peu absent. On la retrouve dans un petit village des Flandres, près d’une vieille église, dans un endroit tenu secret – l’adresse assurément la mieux gardée ces derniers jours de toute la Belgique.

C’est une petite femme menue, tout en douceur et en pudeur. D’emblée bien sûr, impossible de ne pas chercher sur son visage les traits de son illustre père. La ressemblance est frappante, saisissante même – la filiation a été confirmée par un test ADN fiable à 99,9%. Mais Julie ne revendique rien, pas même sa part d’héritage: «Je ne demande rien d’autre que d’être reconnue symboliquement, assure-t-elle, il fallait bien que je finisse par me faire connaître. C’était en moi un besoin fort, très personnel, ça ne pouvait pas rester secret tout le temps. Après mes études en criminologie, j’ai entrepris il y a sept ans des études en psychologie. Les professeurs nous obligeaient alors à aller fouiller dans nos propres existences, à faire un travail sur nous-mêmes, à établir nos liens transgénérationnels… et très vite, ils ont constaté chez moi des blocages importants et m’ont imposé de suivre moi-même une thérapie. Cela m’a énormément aidée. Beaucoup de choses sont remontées… Et puis, plus récemment, j’ai appris le tournage d’un biopic sur Claude où l’on présentait ce film comme quelque chose qui allait parler de sa «vraie vie». Je me suis dit alors: «Mais j’en fais partie!» Claude est aussi une part de moi. Et je l’ai ressenti un peu comme une injustice…»

Arrachée à sa mère

A côté d’elle, sa maman, Fabienne, acquiesce discrètement. L’histoire de Fabienne et de sa fille Julie est d’abord celle d’une déchirure douloureuse. «Quand j’ai accouché à 7 mois de grossesse, raconte encore la maman de Julie, j’étais mineure et sur ordre de mon père, qui n’acceptait pas ma situation, mon enfant m’a été arraché immédiatement à sa naissance, sans même que je sache son sexe, ni même que je puisse le serrer dans mes bras...» Le bébé, né de sa liaison adultérine, comme on disait à l’époque, avec la star adulée des foules, est ensuite confié à une famille adoptive, en Flandre. Il faudra longtemps à Fabienne pour retrouver son enfant abandonné. 

La première rencontre aura lieu un an avant la date fatidique de ses 18 ans: «Ma mère avait tenu à rencontrer mes parents pour les rassurer sur ses intentions. Petit à petit, nous avons ensuite commencé à correspondre, puis on s’est finalement rencontrées.» Les retrouvailles eurent lieu dans une salle de la bibliothèque de Gand. Au début, la figure de Claude François plane comme une ombre au-dessus d’elles. Elles en parlent très peu. «C’était plutôt tendu, reconnaît Julie, nous n’étions pas sur la même longueur d’onde à son sujet.» Puis Fabienne a su trouver les mots, a expliqué, détaillé son histoire d’amour avec lui. «Les fans vont peut-être m’en vouloir, sourit Julie, mais je ne me suis pas beaucoup intéressée à la carrière d’artiste de mon père, mais surtout à l’homme qu’il était. Je ne connais pas toutes ses chansons. Je n’ai pas regardé toutes les archives filmées, loin de là…» 

 

Ce texte est un extrait de l'article que vous retrouvez dans l'édition papier de notre magazine de cette semaine.

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