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Yaël, 
garde du cœur 
de Dany Boon!

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Jean Revillard / Rezo
Le couple a posé ses valises à l’hôtel Président Wilson. «On aime revenir à Genève. Généralement, nous habitons chez ma mère. Mon frère, lui, est à Lausanne», confie Yaël Boon, née dans la Cité de Calvin.
Rencontre

Chez les Boon, on connaît tous l’acteur, réalisateur des Ch’tis. Mais qui est son épouse genevoise, créditée au générique de son dernier film, RAID dingue, 
qui sort aujourd’hui, mère 
de famille et marraine 
de l’association Dream Doctors? Rencontre dans sa ville natale.

Yaël Boon, parlez-nous du physique de ce garçon qui partage vos jours et vos nuits. Dany est taillé comme un athlète dans son nouveau film, RAID dingue.

Il a suivi un régime strict pendant six mois, ça n’a pas été très drôle tous les jours. A la maison, je préparais quatre repas pour lui, différents de ceux des autres. Il fallait peser les aliments avant la cuisson, même les légumes. Il a fait beaucoup d’entraînement physique et son corps s’est transformé! (Rire.) Il est très exigeant envers lui-même, perfectionniste. A la maison, ce n’est pas un concours de blagues ou un show. C’est un mari, un papa et un homme posé. Très calme et très intelligent.

Il dit en se marrant: «Quand on est un comique, dans l’esprit des autres, on est une poire qui fait rire.»

Lui est assez sportif! Il pratique la natation depuis l’enfance et ça lui a plu de retrouver la forme. Il l’entretient de façon moins stricte désormais. Ce n’est pas évident une fois le film terminé.

Votre rencontre est un hasard.

C’était à Megève, dans une boîte de nuit en 2002. Le patron, que je connaissais, avait remarqué que Dany me regardait. Il est venu me dire: «Est-ce que tu veux que je te présente Dany Boon?» J’ai répondu: «Non. Qu’est-ce que tu veux que je lui dise?» Je ne savais pas que Dany avait entendu. Il a adoré. Coup de foudre. Un an plus tard nous étions mariés. J’ai rarement rencontré quelqu’un avec une telle tendresse, une telle douceur et autant de générosité du cœur. 
Je suis tombée pour ça!

Vous êtes créditée au générique du film. Quel est votre rôle?

Il a écrit sa première pièce de théâtre, La vie de chantier, il y a quinze ans. L’un des rôles principaux devait avoir l’accent portugais et l’acteur était Franco-Algérien. Comme ma mère est d’origine portugaise, c’est moi qui l’ai coaché. Et j’ai assisté à toutes les répétitions.

Vous n’êtes pas issue du milieu du spectacle.

Du tout. J’ai travaillé à Genève en joaillerie et dans la banque. En suivant la mise en scène, j’ai apporté pas mal d’idées. Le producteur de Dany, Dominique Pizzi, m’a dit: «C’est formidable, il faudrait travailler ensemble.»

Le début, pour vous, d’une nouvelle carrière.

Dominique Pizzi m’a appris beaucoup de choses: la production, les négociations de contrat. Il est malheureusement mort dans un accident de voiture. Nous avons alors décidé, mon mari et moi, de produire nous-mêmes et ça a très bien marché. Depuis, je négocie ses spectacles, les films où il est aussi réalisateur, auteur. J’y participe de l’écriture à la mise en scène. Pour les films, du choix des acteurs au montage et à la promotion.

Dany Boon incarne un formateur misogyne et le personnage principal est joué par une femme.

Il est antipathique et sérieux au départ. A la base, le personnage joué par Alice Pol était écrit pour un homme. Cette figure maladroite fonctionnait mieux avec une femme, c’était moins attendu. En réalité, Dany a beaucoup de respect pour les femmes. Surtout sa maman. Elle les a magnifiquement élevés, lui et ses deux frères.

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Dans sa loge de l’Olympia, le 1er janvier 2010, Dany Boon fête Nouvel An avec sa maman, Danièle. C’est pour lui redonner le sourire qu’il a commencé à écrire des sketchs. Photo: Dukas

Elle a eu un rôle déclencheur.

Elle était déprimée parfois et le seul moyen de lui remonter le moral était de la faire rire. C’est comme ça que Dany a commencé à faire des spectacles d’humour.

Il cite volontiers Coluche: «Je ne suis pas un nouveau riche, mais un ancien pauvre.»

Toujours. Sa mère lui a répondu lorsqu’il lui a annoncé le plus gros succès de l’histoire du cinéma français: «Fais des économies, n’achète pas une nouvelle voiture!»

Dany, né Daniel Hamidou, est originaire du Nord, né d’un père kabyle musulman et athée, d’une mère catholique croyante, et il s’est converti au judaïsme. Votre couple est multiculturel.

Oui. J’ai une belle-mère très catholique que j’adore. Elle nous a fait le plus beau cadeau de mariage en tricotant une à une, à la main, les kippas pour les hommes qui assistaient à la cérémonie religieuse. De mon côté, ma mère, juive séfarade, est Portugaise, d’origine turque, espagnole et italienne. Mon père, ashkénaze, est Français, Polonais et Anglais. Et moi, je suis devenue Suissesse à Genève.

Le mariage s’est déroulé selon quel rite?

On a fait un mariage d’amour! (Rire.) On vit une très belle histoire, on se complète, on est complices. On ne s’appelle jamais par nos prénoms. On se dit: «Mon amour, ma vie!» Nous sommes fiers de nos racines mélangées. C’est magnifique pour nos enfants de grandir ainsi. D’apprendre de chaque culture, de chaque origine, de chaque religion. Les voyages leur ouvrent l’esprit et les yeux.

Combien en avez-vous?

Nous vivons avec nos trois enfants, Eytan, Elia et Sarah. Dany en a cinq en tout. Le plus grand, Mehdi (ndlr: fils de Sophie Hermelin), vit à Paris. Il a 19 ans et fait une école de musique. Il joue très bien de la guitare. Noé, 17 ans (ndlr: fils de Judith Godrèche), vit à Los Angeles. Il a terminé ses études brillamment et prend une année sabbatique avant l’université.

En quoi avez-vous pu inspirer ce film?

Je fais beaucoup d’arts martiaux, du krav maga de façon intensive (ndlr: technique de combat rapproché d’origine israélo-tchécoslovaque). On apprend à analyser ce qui se passe autour de soi, à savoir réagir à une situation, à ne pas paniquer et à prendre les devants. Mes amis m’ont dit: «Mais il s’est inspiré de toi ou quoi?» Peut-être, inconsciemment. C’est une comédie d’action sur le RAID (ndlr: Recherche Assistance Intervention Dissuasion).

C’est aussi le premier film post-attentats.

Il faut savoir qu’il a été écrit bien avant. Dany a quelque chose de surprenant. Il a tendance à écrire sur un sujet et ensuite, en parallèle, il se passe quelque chose de similaire dans la vie.

Par exemple?

Le jour où il a tourné la scène de l’arrestation d’un islamiste grâce à une livraison de pizzas, c’est le jour où Salah Abdeslam a été arrêté parce qu’il avait passé une commande similaire. Des hommes du RAID nous ont dit: «On l’a arrêté parce qu’il avait commandé trop de pizzas à une adresse où n’était censée habiter qu’une seule personne.»

Comment avez-vous vécu les attentats?

Nous étions au Stade de France en novembre 2015 lorsqu’il y a eu les bombes. C’était très impressionnant. (Silence.) Le krav maga m’a permis de gérer cela au mieux, de nous mettre à l’abri au lieu de regarder les infos sur nos téléphones portables, par exemple. Dany a tenu à ce que ce film rende hommage aux gens du RAID, pour lesquels nous avons une énorme admiration.

En atteignant votre degré 
de notoriété, doit-on forcément vivre sous protection?

Lorsque je suis arrivée dans la vie de mon mari, il était très connu en tant qu’humoriste, mais pas encore au cinéma. Nous avons avancé ensemble face à cette notoriété. Il y a des moments où l’on se promène sans garde du corps. Parfois les gens ne voient pas où se situent les limites. Je me souviens d’un festival, j’étais enceinte et je me suis pris un énorme coup dans le ventre. En fait, dans un élan d’amour, la personne rêvait de toucher Dany. Sans entrer dans les détails tristes et graves, Dany a été menacé pas mal de fois. Il vaut mieux être prudent. Mais, selon les pays, nous avons une vie normale. A Londres, Dany et moi ne prenions que le métro, et avec nos enfants. Nos amis nous traitent de fous! Ce n’est pas parce que l’on est connu qu’on ne peut plus vivre normalement.

Le succès des Ch’tis a été une vraie tempête?

Ce moment a été dur à gérer. Nous sommes partis vivre à Los Angeles. Les droits du film avaient été vendus à Will Smith et Warner Bros. Dany était consultant artistique et en pleine période d’écriture. Cela a permis à nos deux enfants en très bas âge de mener une vie classique. Avec un papa qui les amène au parc, qui va les chercher à l’école ou qui entre incognito dans un magasin.

Vous êtes aussi la marraine de Dream Doctors. Qu’est-ce?

Ce sont des clowns qui visitent des enfants hospitalisés ou des adultes. Chacun est attitré à un hôpital. Une vraie relation s’installe. Ils sont reconnus comme personnel médical et les accompagnent jusqu’en salle d’anesthésie. Lorsque les clowns leur tiennent la main, les patients ont moins peur. J’ai vu une petite fille qui marchait à peine aller à sa séance de chimio en dansant avec l’un d’eux. J’en ai encore la chair de poule. Dream Doctors vient de commencer à Genève à l’EMS Les Marronniers. On est en train de travailler avec plusieurs hôpitaux de la région.

Et le prochain film de Dany?

Il tournera l’été prochain. Cela se passe dans le Nord mais ce n’est pas une suite des Ch’tis

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